L'étoile montante du rap francophone au Sakifo

MUSIQUE. Benjamin Epps. À moins d’être un fin connaisseur de l’univers du rap francophone, son nom ne vous dit certainement rien, mais cela devrait changer. En effet, le jeune gabonais de 28 ans, qui a lancé sa carrière à Paris voilà dix ans, est décrit par certains comme l’étoile montante du rap francophone. Un joli qualificatif qui a dû jouer dans l'invitation qu’a reçue l’artiste à se produire au Sakifo samedi 8 juin sur la scène de la Poudrière. Rencontre.

On va commencer par la question évidente que tout le monde vous pose mais… Comment vous est venue l’envie de rapper ?

"Je dirais que ce sont mes frères. J’ai grandi dans une famille de rappeurs, cela m’a beaucoup influencé. Et quand j’ai voulu démarrer la musique il y a 17 ans, c’est forcément vers le rap que je me suis dirigé.

Vous êtes venu en France à l’âge de 19 ans, vous attendiez-vous à rencontrer le succès ?

Je suis arrivé à Montpellier pour faire des études de sociologie. J’avais mon bac et je voulais continuer mes études donc j’ai saisi cette opportunité. Ensuite je suis monté en région parisienne mais je n’avais pas d’attente particulière. J’ai toujours fait de la musique pour moi, sans caresser l’idée de devenir célèbre, c’était une passion, un hobby.

Vous avez choisi de faire carrière en France. Voyez-vous régulièrement votre famille ?

Un de mes frères est à Marseille et le reste de ma famille est au Gabon. Mais ce n’est pas difficile parce que je les vois souvent, je vais les voir ou eux viennent.

La totalité de vos musiques sont en français. Pourquoi avoir choisi cette langue pour votre art ?

Ça s’est fait naturellement parce qu’au Gabon on parle français. Ce n’était pas un choix vraiment réfléchi. Les autres langues ne m’intéressent pas et le français est plus efficace pour faire passer des messages.

Vous avez multiplié les collaborations ces dernières années, vous avez remporté un Bet Awards, vous êtes parfois décrit comme l’étoile montante du rap francophone. Comment expliquez-vous ce succès ?

Bonne question. Il n’y a pas forcément de recette miracle ou d’explication détaillée qui pourrait donner les raisons pour lesquelles la critique encense ce que je fais. Cependant, ce sont des années de travail qui sont derrière. Ça fait 17 ans que je fais ça, que j’écris des textes… Des années d’acharnement. Après c’est possible aussi que mon style plaise, mes textes un peu poétiques et travaillés, mon timbre de voix atypique…

Quelles sont vos inspirations ?

La vie de tous les jours, la famille, les amis, les situations du quotidien. C’est tout ça qui m’inspire. J’essaie de parler de moi, de ce qui m’entoure, de ce que j’aime et de ce que j’aime moins. Mon rap est vraiment centré sur moi et sur ma vie.

Pourquoi avoir accepté l’invitation au Sakifo ?

Pour commencer, je suis un artiste professionnel donc quand j’ai une invitation et qu’il y a une demande du public je participe. Ensuite, c’est parce que c’est la première fois que j’irai à l’île de La Réunion, donc c’est une expérience qui me plait. Aussi, j’avais déjà eu des retours positifs sur ce festival. Ça va être un bon concert, ça fait longtemps que je le prépare et j’attends avec impatience cette date qui sera ma dernière de la saison. Après on se repose un peu puis on travaille sur les projets à venir."

Propos recueillis par Corentin Miralles